Daniel Vander Gucht
Bruxelles, Labor, «quartier libre», 2006, ISBN 2-8040-2286-2, 96 pages
Se souvenir de son histoire, retrouver ses racines, cultiver les lieux de mémoire, telle aura été l’obsession commémorative du vingtième siècle finissant, dont on peut trouver des illustrations aussi bien dans le goût pour le mobilier rustique, l’engouement pour la chine, le recyclage, la rénovation, la restauration, mais aussi pour la psychanalyse et la généalogie. Et si notre époque baigne dans la nostalgie d’un temps imaginaire, il y a tout lieu de s’interroger sur cette identité culturelle qu’on invoque comme remède à notre misère existentielle et comme panacée pour tous nos maux sociaux. Le musée, au prétexte de nous aider à mieux voir et à mieux nous souvenir, n’en vient-il pas à nous dispenser de regarder et d’exercer notre mémoire? Et n’est-ce pas un monde muséalisé mis à la disposition de l’homo touristicus afin de satisfaire sa soif d’exotisme en tout genre que nous nous préparons sans y prendre garde?
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