Daniel Vander Gucht
Bruxelles, Labor, «quartier libre», 2005, ISBN 2-8040-2000-2, 96 pages
La jalousie amoureuse, ressort de la tragédie classique comme de la comédie de boulevard, se trouve recommandée aujourd’hui, dans les «courriers du cœur» de nos magazines, à dose homéopathique, comme un adjuvant de la libido conjugale, et dans nos cours d’assises comme une circonstance atténuante, comme si cette funeste passion était somme toute naturelle, et attestait en outre d’une hypothétique «preuve d’amour». Or s’il est incontestable que ce sentiment est communément partagé dans nos sociétés, les sciences humaines ont pu démontrer qu’il n’en est pas pour autant naturel, au sens d’un instinct universel. L’auteur s’attache ainsi à déconstruire cet édifice social construit à la gloire de la propriété privée amoureuse, pour plaider, sur le plan éthique, en faveur de l’incertitude amoureuse, seule morale adaptée — mais exigeante — à notre société démocratique, respectueuse tant d’autrui que de soi-même. |